L’illusion de la sécurité d’emploi des avocats et ses implications pratiques.

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Beaucoup ont vu la pratique du droit dans de grands et importants cabinets d’avocats ou dans un cadre interne comme un choix sûr pour gagner une solide rémunération et bénéficier d’une excellente stabilité professionnelle. Cette conception a souffert pendant la Grande Récession, face aux licenciements massifs dans les grands cabinets et dans les entreprises. Mais la stabilité à long terme faisait déjà défaut avant cette période. La National Association for Law Placement a constaté en 2007 que 78 % des associés débutants quittaient leur premier grand cabinet dans les cinq ans. De plus, les promotions en tant qu’associé sont rares et une étude réalisée en 2012 par l’American Lawyer a montré que les associés de BigLaw attendent en moyenne 10,5 ans avant de devenir associés. Mais même le fait de devenir associé n’est pas une garantie de sécurité ; de nombreux partenaires de service sans activité autonome ont perdu leur emploi au cours des dernières années.

Malgré le manque de sécurité de l’emploi dans le secteur juridique, de nombreux associés de BigLaw et juristes d’entreprise agissent comme s’ils pouvaient continuer à travailler indéfiniment à leur poste actuel et, en conséquence, ils ont le luxe de ne considérer que les opportunités d’emploi offrant une rémunération proche des niveaux actuels. Je ne veux pas dire que les avocats doivent constamment craindre pour leur sécurité d’emploi. Mais comme une visite chez le dentiste, un avocat devrait évaluer sa situation professionnelle au moins deux fois par an, ou plus en cas de dégradation de la situation. Les avocats qui n’ont jamais exploré d’autres options et qui ne connaissent pas le marché ont tendance à surestimer leurs options latérales. Ils devraient demander conseil à d’autres avocats, au bureau d’orientation professionnelle de leur faculté de droit et aux recruteurs quant aux options viables. Le chemin du BigLaw est très souvent court, et un associé doit :

  • évaluer régulièrement la meilleure plateforme juridique (ou non juridique) pour lui, 
  • évaluer de manière réaliste la perspective d’y parvenir, 
  • développer des objectifs à court et à long terme pour atteindre ce résultat.

 

Voici quelques recommandations pour ceux qui souhaitent travailler dans un cabinet d’avocats ou en interne.

 

Cabinets d’avocats

 

La véritable sécurité dans la pratique du droit vient du fait d’avoir une base de clients importante et stable. Plus un avocat a de l’ancienneté, moins un cabinet du côté de la défense se soucie de ses références et plus il se soucie de générer des affaires. En particulier dans les cabinets qui n’ont pas de clients institutionnels importants, les candidats doivent souvent développer des affaires pour obtenir le statut d’associé. Les associés doivent également faire tout ce qu’ils peuvent pour développer des affaires par le biais des associations du barreau et des groupes de réseautage, en restant en contact avec leurs relations professionnelles et leurs camarades de classe, en écrivant des articles et en faisant des présentations CLE. Parfois, un associé junior peut apporter quelques affaires, mais pas assez pour rester occupé tout le temps, et peut aussi faire du travail de cabinet pour d’autres associés. En se concentrant sur le développement des affaires, un avocat passe de l’approche passive selon laquelle il doit espérer qu’un cabinet lui confère le statut d’associé à une approche active de développement des affaires qui, à long terme, augmente les chances de devenir associé, fait prendre aux avocats l’habitude critique de développer des affaires et crée de nouvelles options latérales pour ceux qui ont développé des affaires et établi de nouvelles connexions dans leurs efforts de développement des affaires.

Assurer l’excellence technique au sein de sa pratique est également important pour l’avancement vers le partenariat. Il est également essentiel de développer des liens solides avec les clients et un large éventail de partenaires et de devenir aussi indispensable que possible aux partenaires qui ont des clients importants. En outre, le développement d’une expertise dans une niche particulière du droit peut permettre à un associé de se distinguer de ses pairs, de devenir une ressource précieuse pour les partenaires et les clients, et potentiellement d’attirer des affaires de la part de clients nouveaux et existants qui recherchent la maîtrise d’un domaine juridique particulier.

Se faire conseiller par un coach de carrière/de formation semble être un bon investissement compte tenu du montant déjà dépensé pour les études de droit. Je suis heureux de transmettre des références à ceux qui sont intéressés.

 

En interne

 

En interne, toujours considéré comme la terre d’or par de nombreux avocats, un poste en interne peut offrir à un avocat la possibilité de profiter d’un bon équilibre entre vie professionnelle et vie privée, d’une solide rémunération et d’interactions étroites avec les décideurs du côté des entreprises. Mais en raison des fusions, des délocalisations et des réductions d’effectifs, les avocats en entreprise ne bénéficient plus de la sécurité d’emploi dont ils bénéficiaient il y a une génération. En fait, un avocat en entreprise peut avoir une sécurité bien pire qu’un avocat de cabinet d’avocats étant donné que son sort est lié exclusivement à un seul client.

Un avocat en entreprise doit penser à déménager pour monter dans la chaîne de l’entreprise et garder une longueur d’avance sur les licenciements potentiels. Avoir la flexibilité géographique de se déplacer d’une ville à l’autre pour trouver les meilleures opportunités d’emploi peut être essentiel dans cette génération pour permettre une carrière à long terme en interne pour de nombreux avocats, mais pas tous. Les juristes d’entreprise peuvent également améliorer la sécurité de l’emploi en devenant plus indispensables à leur entreprise. Par exemple, un avocat interne peut développer des connaissances institutionnelles qui font de lui la personne à qui s’adresser pour obtenir des réponses rapides aux problèmes et peut développer une expertise dans divers domaines utiles à l’entreprise qui serait difficile à trouver chez un avocat remplaçant.